La décision de passer au blended-learning comporte plusieurs étapes : la mise en place de l’apprentissage mixte, qui est la traduction du nom de ce dispositif en français, nécessite une réflexion en amont pour une prise en main réussie par les enseignants. Quels sont les points à considérer et les changements à prévoir ? Comment anticiper le passage à l’apprentissage hybride sans négliger aucun aspect ? Voici des réponses à vos questions.
Si le blended-learning ne cesse de gagner l’enthousiasme et la confiance de nombreux établissements publics et privés à travers le monde, c’est notamment grâce à sa capacité à innover pour faire évoluer les approches pédagogiques traditionnelles. Plutôt qu’une révolution, il s’agit d’une adaptation des approches confirmées pour faire face à la réalité de demain. Il s’agit en effet d’un apprentissage mixte, ou hybride, qui consiste à combiner de manière efficace la formation en présentiel avec des séquences de formation en ligne.
Il est à noter que le numérique, particulièrement souple puisqu’il s’adapte facilement au rythme et aux besoins de l’apprenant, ne remplace pas la présence physique de l’enseignant. Le principal avantage d'une formation blended-learning réside dans le fait que l’enseignant restera l’interlocuteur premier et privilégié de l’étudiant tout au long de son processus d’apprentissage. En revanche, le rôle de l’enseignant sera de construire et de guider le cours en décentrant les activités complémentaires vers un travail plus autonome. Cela signifie que l’enseignement sera organisé de manière à alterner des activités à réaliser en groupe en présence de l’enseignant, et celles qui seront élaborées en autonomie par chaque étudiant.
L’apprentissage mixte requiert nécessairement une série d’actions à réaliser qu’il ne faut pas omettre pour une mise en place réussie. Celle-ci implique le choix d’une plateforme qui convient à la pédagogie prônée par l’établissement, puis la distribution de licences d’accès qui permettront à l’apprenant de se connecter afin de travailler sur des exercices et activités complémentaires en dehors de cours. La possibilité de travailler à distance sera appréciée par les étudiants, car elle est libre de toute contrainte géographique et temporelle, à condition de bénéficier d’une connexion internet.
L’enseignement hybride peut être exploité pour mettre en place la pédagogie inversée. Celle-ci consiste à inverser la nature des activités réalisées en cours et à la maison, et renouvelle également le rôle traditionnellement attribué à l’enseignant et à l’apprenant. Elle repose sur l’étude de notions théoriques à distance, et sur l’élaboration d’exercices et la pratique en présentiel. Cela permet à l’enseignant d’accompagner l’étudiant sur le volet pratique de son apprentissage tout en multipliant et nuançant les explications sur des points problématiques ou difficiles. La classe inversée peut être pratiquée avec ou sans plateforme unique ; le choix d’un outil numérique commun facilite cependant son installation, car permet d’intégrer et de concentrer sur une même plateforme les vidéos, activités d’écriture collaborative, et autres.
Enfin, le numérique permet aux enseignants de passer à l’évaluation en ligne, qu’il s’agisse de l’évaluation initiale, des évaluations partielles tout au long de l’apprentissage, ou de l’évaluation finale. Le suivi des étudiants en ligne a l’avantage d’être particulièrement rapide puisque la correction est automatique. Le travail avec la notation est également simplifié : le calcul et la gestion des notes, l’obtention des statistiques sur un étudiant ou sur un groupe, le calcul des moyennes et le report des notes sur les bulletins, etc.
Bien que l’installation puisse être progressive et que la prise en main des outils soit souvent intuitive, l’équipe des enseignants doit être accompagnée tout au long de ce processus. Les enseignants devraient en effet être informés pour prendre conscience de tous les éléments sur lesquels ils vont gagner du temps : la recherche de contenus, les corrections, la gestion des notes, mais aussi la création de parcours et de groupes de niveaux grâce aux évaluations en ligne.
Si le cours doit être pensé autrement, la préparation ne sera plus tout à fait la même ! Les supports destinés au travail en autonomie doivent être préparés et distribués en amont suivant un nombre de règles, à commencer par la clarté des contenus et des consignes, ainsi qu’une organisation optimale du temps de travail. Les capacités des enseignants vont être enrichies et il est certain qu’avec un peu de pratique leur créativité en matière de pédagogie sera mise en valeur.
Le volet évaluatif du travail de l’enseignant fera lui aussi objet de modifications. Les évaluations peuvent en effet avoir lieu en ligne, la récolte des résultats ne sera plus manuelle, l’enseignant sera invité à repenser le rôle des évaluations partielles et finales. L’accent pourra ainsi être mis sur les compétences et l’élaboration de tâches complexes, plutôt que sur des savoirs théoriques et partiels.
L’apprentissage hybride est par conséquent une opportunité à saisir pour les enseignants, à condition d’impliquer l’équipe dès le début du projet. Des sessions d’information régulières peuvent par exemple être organisées afin de leur permettre de se projeter dans le travail à venir et de commencer à réfléchir aux futures pratiques. La réussite de ces projets tient en grande partie à la motivation des enseignants et à leur propre envie d’apprendre et de se former.
Les réunions d’information sont la meilleure des solutions pour découvrir le dispositif, mais leur efficacité doit être renforcée par des interventions venues de l’extérieur. Inviter un prestataire, c’est relier la pratique de vos enseignants à un réseau de professionnels plus large. La prise en main des outils sera encore plus efficace s’ils ont à leur disposition des tutoriels ou un guide pratique leur permettant de revenir sur les grandes lignes des changements qui les attendent.
Enfin, il ne faut pas oublier de mettre en place un dialogue et d’être à l’écoute de leurs retours. Des réunions régulières destinées aux questions pratiques ne peuvent qu’améliorer le processus, car elles permettront d’apporter des réponses et solutions sinon immédiates, du moins rapides, aux difficultés rencontrées au quotidien. L’enquête peut s’avérer un outil tout aussi pertinent afin de récolter les retours d’expérience.