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Évaluation formative, sommative ou normative : que choisir ?

Rédigé par Les rédacteurs GlobalExam | 12 mai 2021

 

L’évaluation est au cœur du processus d’enseignement et d’apprentissage. C’est grâce à elle que peut s’organiser convenablement le parcours de formation de l’élève ou de l’étudiant. Car en effet, elle permet d’avoir des repères quant au niveau et aux acquis en termes de compétences et de connaissances.

Dans cet article, vous verrez :

Ainsi, vous saurez tout ce qu’il y a à savoir sur les différentes évaluations existantes !

 

Qu'est-ce qu'une évaluation formative ?

La définition d'une évaluation formative : une évaluation formative intervient au cours du processus d’apprentissage. Elle permet de prendre le pouls de là où en sont vos étudiants à un instant T au cours de leur progression et tout au long de votre parcours pédagogique. Son but est de voir si les enseignements portent leurs fruits, si vos étudiants ont bien intégré les notions que vous avez mises en place et les compétences que vous avez eu le dessein de construire chez eux.

Ainsi, au cours de l’apprentissage d’un point de langue, par exemple, vous pouvez vérifier :

  • si vos étudiants ont bien cerné ce point de langue particulier,
  • s’ils parviennent à manipuler le phénomène dans un exercice d’application,
  • s’ils sont capables d’en définir le fonctionnement,
  • s’ils sont à l’aise avec les implications de ce point de langue dans le discours,
  • s’ils le perçoivent ou le remarquent dans un texte ou dans une conversation,
  • etc.

Par exemple, l’évaluation formative permet de pouvoir consolider l’enseignement si besoin, et de trouver des remédiations si nécessaire. Si vos étudiants font des erreurs, dont vous faites le bilan lors de l’évaluation formative, vous pouvez alors envisager des corrections ou des pistes nouvelles de réflexion pour consolider les apprentissages, ou encore proposer des méthodes différentes afin de construire des acquis qui soient solides.

L’évaluation formative s’inscrit donc dans une logique de progression : on voit ce qui va bien, ce qui ne va pas, et ainsi tout ce qu’il faut améliorer. L’idée étant de faire progresser vos étudiants, il importe que ces derniers comprennent bien la nature de leurs erreurs et des difficultés rencontrées, et qu’ils cernent bien, également, les objectifs didactiques et pédagogiques qui sont les vôtres.

En effet, tout cela leur permettra de savoir vers quoi ils se dirigent et de donner du sens à leurs apprentissages.

L’évaluation revêt plusieurs formes : elle peut être orale ou écrite ; elle peut être menée par l’enseignant ou par l’étudiant lui-même sous forme d’auto-évaluation ou d’évaluation du travail effectué par un autre étudiant.

Les activités d’évaluation formative sont nombreuses et variées. À vrai dire, les possibilités sont presque illimitées ! On peut citer par exemple les activités suivantes :

  • résumer l’essentiel d’un cours, d’une notion, d’un fait de langue, en étant capable de donner des définitions précises,
  • à l’oral, expliquer aux autres ce qui a été retenu d’un cours, d’une notion, d’un fait de langue,
  • répondre à des questions sur un formulaire de type QCM,
  • construire un schéma ou une carte mentale qui permette de montrer que le contenu a été compris et intégré,
  • rédiger une note de synthèse,
  • construire un questionnaire à l’usage de ses camarades,
  • etc.

Évaluation sommative, qu’est-ce que c’est ?

L’évaluation sommative intervient à la fin d’une session d’enseignement, une fois que les compétences et les connaissances sont censées être acquises pour de bon. Elle est donc réalisée après un parcours d’apprentissage. Son but est de vérifier que le niveau visé a été atteint, que les acquisitions sont solides, que tout ce qui a été enseigné est assimilé, intégré, digéré.

En principe, lors de l’évaluation sommative, l’étudiant n’a plus le droit à l’erreur. C’est-à-dire que c’est le moment pour lui de prouver qu’il est capable de répondre aux attentes.

De votre côté, c’est le moment de juger des acquis de vos étudiants, de sanctionner ce qui ne répond pas aux objectifs, de reconnaître et de valoriser ce qui répond aux objectifs. C’est donc le moment de vérifier si le parcours d’apprentissage a été performant ou non, si la formation dispensée a été à la hauteur des objectifs que vous vous étiez fixés.

Pour cela, il convient, bien entendu, de prévoir une évaluation sommative qui soit ultra-cohérente avec tout ce qui a été mis en place auparavant en termes de connaissances et de compétences. Cette évaluation doit s’inscrire complètement dans la logique du parcours mis en place et suivi. Hors de question, donc, de faire appel à d’autres notions, d’autres compétences, d’autres éléments qu'à ce qui a été effectivement travaillé !

Parce qu’il s’agit d’être cohérent, il ne peut y avoir d’évaluation sommative sans qu’aient été réalisées auparavant, tout au long de la formation et du parcours d’apprentissage, des évaluations formatives. Il ne peut y avoir le temps du jugement et de la validation définitive que si les étudiants ont eu l’occasion auparavant de faire :

  • des erreurs,
  • de se tromper,
  • de réajuster,
  • de comprendre,
  • d’assimiler.

L’évaluation sommative doit pouvoir être une validation qui a du sens, et non une quelconque sanction ou punition. Elle reste pédagogique avant tout.

 

Découvrez la distinction entre l'évaluation sommative et formative.

Là encore, les activités d’évaluation sommative peuvent être multiples et variées. On privilégie néanmoins, la plupart du temps, des épreuves qui demandent du temps et de la réflexion, comme une dissertation, un essai, une synthèse élaborée, une réponse argumentée à une problématique, etc. Le tout est que l’activité proposée réponde en tous points aux objectifs qui avaient été fixés. C’est cela qui guidera le référentiel de correction, les barèmes… et au final les notes attribuées.

L’évaluation certificative est une évaluation sommative spécifique et particulière, puisqu’elle vise à la délivrance d’un diplôme ou d’une certification. Elle se déroule dans un cadre officiel, dirigé par une institution, et la plupart du temps centralisé (à l’échelle du pays, de la région, du département). Les sessions d’examen se déroulent hors du temps de la formation, après le parcours d’apprentissage, et vise à vérifier l’aptitude des candidats :

  • leur niveau,
  • leurs connaissances,
  • leurs compétences.

Quelle est la signification d’une évaluation normative ?

Une évaluation normative est une évaluation dont les résultats sont confrontés à une norme, à une référence par exemple :

  • la moyenne d’un groupe,
  • un niveau de performance,
  • un minimum ou un maximum,
  • etc.

La notion d’évaluation critériée est fort proche de celle de l’évaluation normative. Il ne faut pas confondre l’évaluation normative ou critériée avec l’activité d’évaluation elle-même.

L’activité d’évaluation, d’une manière générale, exige d’abord de recueillir des observations, ensuite de porter un jugement sur celles-ci, enfin de prendre une décision. L’évaluation normative ou critériée se limite, quant à elle, à exploiter les observations recueillies en les confrontant à des « standards externes » et en les présentant dans un « classement ».

Ce classement ne permet pas en lui-même de prendre des décisions, ni dans une perspective de régulation, ni dans une perspective de certification. L’évaluation normative est donc d’une certaine façon un curseur : on peut voir où l’on se situe par rapport aux autres pays, aux autres régions, aux autres étudiants.

L’intérêt pour le monde enseignant est de pouvoir revoir ses méthodes d’apprentissage s’il y a lieu, de prendre le temps de remettre en question son enseignement et ses pratiques, ou encore de comprendre ce qui marche bien, pourquoi ça marche bien, afin de pouvoir proposer à ses pairs des méthodes efficaces… et tout le monde y gagne !

Zoom sur l’évaluation diagnostique

On en parle moins, mais l’évaluation diagnostique ne doit pas être négligée. Elle permet, avant la mise en place d’un quelconque parcours pédagogique, de voir où en sont les étudiants.

  • Quelles compétences, quelles connaissances possèdent-ils déjà ?
  • Quel est leur rapport à l’apprentissage ?
  • Comment écrivent-ils ?
  • Parlent-ils ?
  • Réfléchissent-ils ? 

 

 

Bref, l’évaluation diagnostique permet de tester les prérequis des élèves, de faire un état des lieux de leur situation, de faire un bilan de leur niveau initial. Ce n’est qu’à partir de cela que l’on peut envisager son parcours de formation sereinement, que l’on peut déterminer ses objectifs, que l’on peut bâtir son projet pédagogique et sa progression.