En charge du design des espaces de formation GlobalExam et responsable de l’optimisation de l’expérience de nos utilisateur·rices, Stéphanie nous partage sa vision du design au service de l'engagement dans un contexte 100% e-learning.
Dans cette interview, découvrez les réponses de Stéphanie sur l'importance des retours utilisateur·rices dans le design d'un site, mais aussi sur les sujets clés de l'intuitivité, de l'engagement et du less is more.
Stéphanie Ledig : Je m’appelle Stéphanie, j’ai commencé à travailler chez GlobalExam en tant qu’UX & UI Designer en 2022.
En grandissant, j’ai beaucoup déménagé et changé d’école car mon père était militaire. Je détestais ça, mais ça m’a appris à m’adapter partout. J’ai aussi une famille multi-culturelle par ma mère métisse qui vient de Djibouti. Dans cet univers diversifié, j'ai appris à observer les gens et a aimer ça, ce qui s'est révélé être très utile dans mon métier. Dans la vie, je mange très épicé, j'aime la peinture, le dessin, jouer avec mon chien et les petites randonnées !
SL : En tant qu’UX & UI Designer chez GlobalExam, je suis responsable de l’amélioration et de l’optimisation de l’expérience de nos utilisateur·rices sur notre plateforme. Mon travail concerne l’aspect visuel mais aussi et surtout la manière dont on interagit avec notre solution.
Dans un premier temps, il faut faire de la recherche pour bien comprendre nos utilisateur·rices et leurs besoins. Ensuite, nous imaginons en équipe la solution à mettre en place et enfin, je crée les éléments visuels qui donneront vie à toutes ces idées.
SL : Oui, bien sûr ! L’ UX, c'est la User Experience. Cela consiste à mettre l’utilisateur·rice et ses besoins au centre de la conception des interfaces. Et c'est là qu'arrive l’UI, qui signifie User Interface, et englobe tout la partie visuelle de la stratégie UX : le choix des formes et des couleurs par exemple.
SL : Nous savons que beaucoup de nos utilisateur·rices réalisent leur objectif grâce à nous. Nous savons aussi que certains d’entre eux ont du mal à se motiver et ne s’entraînent pas autant qu’il le faudrait.
Je dirais qu’à la différence d'autres plateformes, nous nous engageons à accompagner nos utilisateur·rices vers l’atteinte de leur objectif. Nous mettons en place des fonctionnalités pour permettre à chacun·e d’y arriver selon son profil.
Toutefois, ce degré de personnalisation peut parfois nous amener à prendre des décisions au détriment de la cohérence entre nos espaces par exemple, car chacun sert un objectif d'apprentissage précis (préparer une certification en langues, perfectionner son anglais professionnel, etc.).
Donc tout dépend de quel point de vue on se place !
SL : Le principal défi sur une plateforme comme celle de GlobalExam, c’est de créer un design facile à maintenir (évolutif) tout en restant unique.
Lorsque les fonctionnalités sont nombreuses et les profils d’utilisateur·rices diversifiés, il faut absolument avoir une approche globale et prendre du recul sur les différents cas d’usage.
La conception du design est aussi un défi logistique. Il faut toujours penser aux différents états d’un élément dans des contextes différents.
C’est ce qu’on appelle le design system. En ayant cette approche globale, on améliore l’expérience parce qu’on offre des repères au fil des interactions. La plateforme peut subir des améliorations sans que la cohérence générale ne soit bouleversée.
C’est une façon de travailler absolument nécessaire puisqu'elle garantit l’intégrité de l’identité générale, mais il faut faire attention à ne pas rester dans une approche logistique pure et dure. Le design se doit aussi d’être unique et de faire passer des émotions.
SL : Nos utilisateur·rices ont un objectif à atteindre. Plus ils s’entraînent, plus ils ont de chances d’y parvenir.
Tous les éléments visuels qui représentent cette progression dans l’entraînement vont faciliter la motivation et l’engagement. Pour autant, il ne suffit pas de matérialiser l’avancement.
Il y a quelques années, nous avons déjà créé un système de badges pour féliciter les apprenants lorsqu'ils atteignaient certains objectifs, comme le font d’autres plateformes de jeu ou d’apprentissage. Nous avons constaté que la récompense à elle seule n’avait pas beaucoup d’impact.
En effet, c’est le fait de sentir qu'on acquière des compétences réelles, compétences que l’on va pouvoir utiliser concrètement dans le monde qui nous entoure, qui va permettre de susciter de l’engagement. Rien de plus satisfaisant que la sensation d’ajouter des cordes à son arc !
Nous nous penchons déjà sur le sujet pour trouver comment donner vie à tout ce système d’acquisition de compétences et faire ressentir la montée en compétences. Un travail qui s’annonce très intéressant pour notre équipe d’ingénieurs pédagogiques, mais aussi d’un point de vue design UX.
SL : Tous les retours de nos utilisateur·rices sont d’abord mis en valeur et classés selon des critères qui leur permettront d’être accessibles au bon moment.
Au commencement de chaque projet, nous consultons ces retours et sommes capables de les trouver et de les quantifier en fonction du profil utilisateur·rice sur lequel nous allons travailler par exemple.
Chez GlobalExam, nous avons la chance de travailler avec des utilisateur·rices qui partagent le goût de la recherche pédagogique et qui sont enclins à échanger sur de nombreux sujets. Cela nous aide à obtenir des retours de qualité.
Lorsque nous décidons d’améliorer une partie de la plateforme, nous avons recours à tous les retours qui ont pu être émis sur le même sujet. En fonction de la qualité de ces retours, nous pouvons organiser des interviews avec certain·es utilisateur·rices qui sont représentatif·ves de la cible à adresser. Nous pouvons même le faire sous forme d’atelier de réflexion si le sujet s’y prête, ce qui nous permet de comprendre le comportement d’utilisation en profondeur.
Enfin, le plus important reste le test avec les utilisateur·rices, à réaliser dès que possible pendant la conception et avant la mise en production.
SL : Il s’agit souvent de transformations incrémentales çà et là qui, ajoutées les unes aux autres, vont fluidifier l’expérience de manière globale.
Dernièrement, au sein de nos blocs de questions, nous avons ajouté un encart précisant que plusieurs réponses pouvaient être sélectionnées (beaucoup ne sélectionnaient qu’une seule réponse malgré la consigne explicite).
Nous avons aussi modifié la navigation qui permettait de passer d’un parcours à l’autre en tenant compte de certains commentaires des utilisateur·rices qui avaient déclaré être perdu·es en effectuant cette action.
SL : J’aime bien utiliser la méthode dite du double diamant.
C’est un processus d’idéation en design qui s’élabore en 4 étapes :
Ce qui est intéressant dans cette méthode, c'est que sur les parties larges du diamant, dites “divergentes”, on est poussé à élargir la réflexion, à digresser. Les parties les plus minces, au contraire, invitent à la convergence. C’est le moment où l’on fait des choix.
Sans cette méthode, je risque de laisser trop de place au processus créatif en retardant un peu trop la prise de décision. Et, en tant que designer, il faut accepter de ne jamais être satisfait. Tout est toujours perfectible et sujet à des points de vue différents ! Il faut donc savoir mettre fin au doute et l’encadrer, d’où l’utilité de ce process.
SL : Beaucoup pensent que le design est en grande partie une affaire de goût. Pourtant, la plupart des choix graphiques, même les plus artistiques, peuvent faire l’objectif d’une argumentation tout à fait rationnelle.
Lorsque je travaille sur des pages, avant même de parler d’esthétisme, je parle surtout de structure et de hiérarchisation des éléments. D’ailleurs, la majeure partie d’un design existe déjà presque intégralement en noir et blanc, avant même qu’on ait appliqué les choix de couleurs.
Pour qu’un message soit compréhensible, il faut mettre en valeur les bons éléments et réduire l’effort cognitif de l’utilisateur·rice au maximum. Il s’agit de travailler sur les contrastes, sur l’alignement, le rythme, la simplicité, la typographie.
Il existe un grand nombre de principes à respecter qui ne sont pas une affaire de goût et qui sont présents universellement dans tout ce qui nous entoure. L’un des principes les plus difficiles à respecter : “Less is more”, alors qu’il pourrait facilement être perçu comme le plus simple. On dit qu’un bon design n’a pas besoin d’être explicite !
SL : Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, beaucoup de choses vont être amenées à se généraliser. Créer du contenu et produire un design basique sera de plus en plus facile et rapide.
Je mise donc beaucoup sur le design émotionnel, qui permettra d’apporter une vraie valeur ajoutée en plaçant la complexité humaine au centre de toute stratégie. Cela aura d’autant plus de force dans le domaine de l’e-learning, car l’apprentissage de manière générale est déjà une expérience qui fait appel à nos émotions.
SL : Nous questionnons nos utilisateur·rices en leur demandant leur avis sur la plateforme. Nous avons pour projet d’affiner ces sondages qui nous permettent aujourd’hui de connaître la satisfaction au sens large. Nous sommes fiers de savoir qu’un grand nombre d’apprenants réalisent leur objectif grâce à nous. Beaucoup trouvent la plateforme agréable visuellement.
De mon côté, je pense que nous avons des parcours d’apprentissage de qualité avec une réelle volonté d’accompagnement et une vision pédagogique forte.
Le principal problème à adresser aujourd’hui est le manque d’homogénéité d’une plateforme et d’un parcours à l’autre dont je parlais tout à l'heure.
Nous travaillons en ce moment même sur le sujet pour renforcer notre accompagnement et continuer de nous adapter à chaque besoin tout en apportant de la cohérence pour une plus grande fluidité d’utilisation.
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